Mylusie [ Arvengard ]

Qui suis-je ? Où vais je ? Où suis je ? Ces questions sont si simple, pourtant je n’arrive pas à y répondre. J’ouvre les yeux peu à peu et observe mon environnement. J’ai peur.. enfin si le sentiment qui me parcourt est de la peur. Je ne suis sûr de rien. Je ne sais d’ailleurs plus rien. Une sensation de vide, je crois est présente en moi. J’ai froid. C’est cela, j’ai en effet froid. C’est étrange et désagréable. Des choses froides me touchent. Cela me refroidit encore plus. Je frissonne. Je lève la tête pour apercevoir cet étrange phénomène. Pluie. Oui c’est ça.. c’est de la pluie. Sans savoir pourquoi, un sourire s’affiche sur mon visage. J’ouvre la main pour accueillir un peu de pluie. C’est beau, la pluie.

Mais j’ai toujours froid.. Pourquoi ai je froid ? Encore une question sans réponse. J’ai trop de questions. Je regarde ce qui m’entoure. Des grands choses imposantes me font peur.. Il y a des bouts qui dépassent et un monstre gris en sort continuellement. De la pluie sort de mes yeux. Je n’arrive pas à l'arrêter. Pourquoi ?.. J’essaye de me lever mais un cri m’échappe.. J’ai mal.. Une douleur sourde me cloue au sol. Mais.. comment ? Je pose pour la première fois, les yeux sur mon corps. Oui je crois que c’est le bon terme. Je vois de nombreux traits rouge. Une pluie rouge sort de ces traits. Cela fait mal. J’ai des petits bouts qui bouge si je le veux, mais ils sont trop gros pour être utile. Cela ressemble a une main mais en plus gros et long. C’est très étrange.. Mes jambes et ces choses sont reliés. C’est la, que j’ai le plus mal. Je ne comprend pas pourquoi. Il n’y a pas de traits rouges comme sur le reste de mon corps. Ma peau est blanche, très blanche. C’est jolie avec la pluie rouge. C’est étrange. Je me souviens de certains mots instinctivement. Je ne sais pas pourquoi ? Mais j’ai toujours cette certitude que c’est cela.

Je cligne plusieurs fois des yeux. La pluie se met à me frapper plus fort me tirant des grimaces. Cela fait mal. Je tremble. J’ai froid. J’ai mal. Je suis complètement perdu. Il n’y a personne, je suis seule. Je me lève lentement, je m’aide du bloc dur derrière moi. Je ne m’appuie que sur une jambe. Je découvre un truc qui m’arrive aux fesses, je crois. C’est ça, les fesses. Cela pend. C’est étrange. La chose est lisse et noir. J’essaye de l’attraper et je me rend compte que cela est relié a ma.. tête ! Trouvé ! Qu’est ce ? A quoi cela sert ? Ils sont mêlé à de la pluie rouge et de la pâte marron. Est ce normale ? Peut être.. Je tourne la tête et avance. Je me retrouve devant de la pluie au sol. Une tête apparaît dessus. Je recule doucement et me rapproche. Elle est toujours la. Je ne sais pas qui c’est. Mais elle me fixe. J’approche ma main et elle fait pareille. J’enlève celle-ci immédiatement, effrayée. Oh. Elle a aussi des trucs noirs qui pendent. Ils sont également raccroché à sa tête. C’est étrange. Je m’accroupie tant bien que mal et me penche au dessus. Le visage se rapproche. Je le vois plus précisément. Le visage a des yeux rouges comme la pluie sortant de mes traits. C’est bizarre. C’est une jeune fille. Elle doit être jeune, très jeune. Je penche la tête, elle m’imite. C’est drôle. Sa bouche est fine et légèrement rosé. Son visage est harmonieux. Je la trouve assez belle. Moi, j’aime bien. Je me demande si elle est coince dans la pluie. J’approche ma main pour essayer d’atrraper la sienne mais je fini par me cogner contre de la pâte marron. Je retire brusquement ma main. Elle a disparu. J’ai du lui faire mal.

Je me relève de nouveau. J’avance lentement en grimaçant. J’ai mal. Je veux dormir. J’ai froid. J’ai peur. Un étrange bruit venant de mon corps résonne. Une douleur supplémentaire m’empêche d’avancer. Je me plie en deux. Faim. J’ai faim. Je met de côté la douleur et reprend ma marche en boitant.

C’est sombre. J’ai peur. Tout est si sombre. Les grandes choses avec le monstre gris me font peur. Elle me plonge dans le noir. La pluie tombe encore et toujours. Les choses relié a ma tête deviennent lourdes et collantes. C’est fatiguant. La pluie rouge coule de plus en plus. Je marche encore et encore. Je ne sais pas ou je vais. Mais il faut que j’avance non ? Il me semble. Je ne sais pas. Je suis perdu. La pluie de mes yeux recommence à tomber. Je ne vois plus rien, la pluie débordant. Les choses ressemblant a des mains sont très utiles ! Je m’arrête. Il y un tuyau marron et des taches vertes dessus. C’est jolie. Je m’approche doucement. Je le touche. C’est étrange. Je sourit naturellement. Je m’assois en m’appuyant dessus. Il me protège un peu de la méchante pluie. Merci. Qu’est ce ? Comment l’appelle-t on ? Je ne sais pas. Ai je déjà su ?

Beaucoup de question s’impose a moi. Je veux rentrer. Mais ou ? Que fais je ici ? Je ne sais pas.. toujours pas. Je me sens vide. J'ai l’impression d’être vide de sens. C’est tellement désagréable. Maman. Ou est maman ? Qui est maman ? Qu’est ce ? Je ne sais pas. Je suis seule. Je me recroqueville sur moi même. J’ai tellement froid. Je tremble comme les machins verts sur le bloc marron. Je veux des réponses. S’il vous plaît. J’ai peur..

Finalement, je me souviens de tout..

La maison d'hôte :

J’en ai marre.. Je suis un peu perdue.. Je n’arrête pas de vagabonder a droite et à gauche. J’ai appris récemment qu'Aegor est vivant.. Vokkun n’est donc pas si monstrueux que ça. Le fils d'Aegor considère Vokkun comme un sombre assassin. C’est vrai mais bon. Cela ne fait pas de lui, quelqu’un de différent par rapport a l’Homme en général. Il voit les choses avec trop de naïveté. Il est jeune, il a le temps de découvrir les immondices peuplant ce monde. Je ne défends pas Vokkun, mais je pense être celle qui le comprend le plus. Le temps ne règle pas les problèmes. Il ne guérit pas non plus les blessures. Non le temps ne fait que rajouter de la souffrance, une souffrance sans nom. Je ne serai pas vous la décrire, mais a force de vivre, la lassitude devient le quotidien. La naissance n’est plus si extraordinaire tout comme la mort n’est plus si effrayante. Tout devient normal. Le goût de la réussite est fortuit. La vie est bien, car il y a une fin, mais quand cette fin ne vient jamais alors la vie perd tout son sens. Enfin bref.. Je compte bien tuer Vokkun, mais je ne forcerai pas non plus.. Je le tuerai dès que l’occasion se présentera.

J’ai rencontré un satané Elfe aujourd’hui.. Il est aux côtés de Papi. Je ne compte pas rester une seule seconde de plus dans le fort. Cette immondice souille le sol. Vous ne savez pas quoi ? La meilleure dans tout ça.. Vinden veut me faire grandir.. Quel blague. Cela fait tellement longtemps que j’attends et lui pense pour résoudre le problème en claquant des doigts. Remonter le temps en me voyant comme j’étais. Hors de question qu’il me voit au plus bas. Je ne suis plus celle que j’étais. Enfin bref. J’en ai marre de vagabonder. J’aimerais bien me trouver une nouvelle famille. Aegor n’est finalement pas mon papi juste un ami. Je ne peux pas rester dans ce fort alors qu’il y a un être tel qu’un Elfe. Je ne souhaiterai que sa mort.. Et je ne veux pas mettre Aegor face à un dilemme. Je pars donc de cet immense fort. Donn est toujours en train de voguer sur les eaux a la recherche de richesse. Cela m’a finalement ennuyé. Cela me fatigue. J’ai une réelle envie de me poser, de trouver des personnes qui puissent m’aimer pendant quelque temps. Je sais, c’est totalement égoïste puisqu’une fois qu’ils auront compris que je ne suis pas une petite fille. Ils vont souffrir et me rejeter. Je me balade parmi les ruines de Mirdahvod..

J’ai aperçu un charmant monsieur. Il était très propre sur lui, un bourge certainement. Étonnant qu’il n’est pas tout perdu. La guerre a pourtant décimé les richesses. Je soupire et souris à l’inconnu. Je sais, ma tenue sale et mon pitoyable état vont certainement créer une certaine pitié chez lui. J’ai eu raison. Il m’a tout de suite pris son aile. Ils sont tous pareils. Aimant au début, mais cela change très rapidement. Il était l’un des premiers à ne pas se poser de question sur mes yeux. Il en avait dû voir des horreurs pour ne pas s'inquiéter de ça. Il m’a souvent dit que je ressemblais à quelques détails près à sa fille décédée pendant la guerre. Je souriais cela faisait du bien d’être aimé par un être vivant. Il se faisait vieux et les ravages de la guerre se faisaient voir sur sa propre peau. Jamais, il ne m’a raconté ce qu’il avait vécu pendant cette guerre. Il me racontait ses souvenirs les plus précieux, les plus doux qu’il avait eus. Je l’aimais bien mais je savais que ce monsieur commençait à se faire très vieux. Sa vie touchait à sa fin. Sa maison était incroyable. Elle était si chaleureuse. J’avais très envie de pouvoir vivre avec lui toute ma vie. Il me faisait rire. Certes, je devais jouer les petites filles.. Je l’aimais bien, mais je savais que ce monsieur commençait à se faire très vieux. Je soufflais. Cela faisait une éternité que je ne m’étais pas sentie ainsi.

Malheureusement, ce bonheur ne dura pas longtemps. Il tomba malade. C’était une suite logique dans la vie d’un humain. Je l’enviais pourtant, il était aux portes de la mort. J’avais tellement envie de connaître cette mort. Celle qui me fuyait. Le vieux monsieur m’avait appris qu’il avait fui et n’avait plus rien de précieux dans sa vie. Cette maison était précieuse à mes yeux. Il m’expliqua que le matériel n’était jamais réellement précieux, seul les relations l’étaient. Il mourut en me laissant ce manoir. Ces dernières paroles me troublaient. Il m’avait dit. Merci d’avoir illuminé ma vie couverte de ténèbres.. Vieille amie. Je crois que cela faisait bien longtemps que je n’avais pas versé une larme pour la mort de quelqu’un. Cette vie était si bien que j’en avais oublié ma malédiction. J’avais tout oublié. C’était une bulle chaleureuse et remplie de bonheur qui venait d’éclater. Elle me ramenait les pieds sur terre. C’était trop violent, beaucoup trop violent. Il avait compris que je n’étais pas une gamine, mais n’avait rien dit. Il ne m’avait pas rejeté malgré mon silence sur ma personne. Cette maison était l’héritage qu’il me laissait et je comptais bien l’honorer. Je ne me suis pas arrêtée malgré ma tristesse. Je l’ai enfoui comme le reste. J’ai continué de vivre tranquillement dans le cocon de solitude. J’ai dû l’enterrer moi-même. Cela ne fut pas dur, il ne pesait pas bien lourd. Je soupirai, mais ma vie continuait comme toujours. Quand est-ce que la fin de celle-ci arrivera ? Je me le demandais souvent. Je m’amusais beaucoup dans cette maison. Il m’arrivait de partir un ou deux jours puis je revenais à la maison. C’était comme un rêve d’avoir finalement un chez-moi. J’adorais. La maison me semblait un peu vide, mais peut être un jour, je trouverai quelqu’un à aider et à aimer.. Enfin, si j’arrivais à grandir. Je reconsidérais la proposition de Vinden avec de plus en plus de sérieux. Je ne voulais pas me faire de faux espoirs, mais si cela était possible alors peut être que je pourrai trouver l’amour.