Drunzak, la Légende [ Arvengard ]

Drunzak est ce que l'on pourrait qualifier d'une brute épaisse. Travailleur rigoureux et infatigable, il subsiste néanmoins un coeur de beurre sous cette forteresse de pierre. Plutôt asocial, il aime la solitude et son intimité. Les seules compagnies qu'il tolère sont celles de son chien, Sieben, et de sa femme, Ozzia.

Disons que le travail commence à peser sur lui : alors qu'il avait pour habitude se tenir droit et de frôler le double mètre, ses maux de dos l'affaissent et le font descendre vers les neufs dizaines. Mais ces fragilités osseuses sont toujours compensés par ses muscles saillants de travailleur invétéré.

Drunzak n'est pas marqué par les effets du temps. Du moins, c'est ce que l'on croit, il est facile de camoufler quelques rides et cicatrices derrière toute cette barbe. Et si derrière cette barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes des prophètes. Drunzak n'a pas tendance à philisopher des heures : bien que très profond d'esprit, il agit de manière impulsive, laissant les pensées occultes et éventuels obstacles à l'état de souche mentale.

Drunzak et Sieben, lors d'une époque à priori calme et prospère

"Ne viole jamais une femme, ne fais pas de mal aux enfants.
Ne mens pas, ne triche pas, ne vole pas. Laisse cela aux gens médiocres.
Protège les faibles contre les forces du mal.
Et ne laisse jamais l'idée de profit te guider sur la voie du mal."
- Code des Bress

Son nom est Drunzak. Bûcheron hargneux le jour, il fut également un époux tendre le soir. Il habitait dans un village paisible et autarcique dans le nord du pays de son royaume d'origine, là ou les vents glacés de l'hiver ne semblaient jamais céder à la douce brise de l'été. Mais il s'y plaisait, non pas par obligation, mais pas certitude : il assurait que la ville et sa population étaient autant à éviter qu'un homme pestiféré, et que les hommes de politique y habitant avaient le don de rendre tout ce en quoi il croyait aussi insaisissable que de la neige en été.
Il aimait ses longs moments de solitude, Drunzak ne partageait jamais son travail avec quelconque individu, non pas que la compagnie l'irritait à ce point, mais sa légendaire rigueur le rendait presque insupportable pour quiconque travaillait avec lui. Bien que son labeur était exemplaire, personne n'aimait vraiment la compagnie de Drunzak. Personne, sauf Ozzia.

Tout le monde se demandait comment une femme aussi subtile et élégante pouvait supporter une telle brute au caractère aussi fort qu'imperceptible. Lui même se le demandait. Mais Ozzia avait toujours des réponses. Elle avait pour habitude de lui chanter des berceuses, les mêmes que les femmes de garde chantaient aux nouveaux nés. Si elle ne parlait, ou ne chantait pas, elle le regardait paisiblement, et Drunzak avait pour habitude de se noyer dans la couleur océan de ses yeux.

Et jusqu'ici, tout allait bien. Mais quand on tombe ce qui compte n'est pas la chute, mais l'atterrissage.

Quand la tragédie a eu lieu, Dranzak sentait comme un point entre les côtes. Son pragmatisme éternel ne le faisait que rire de cette douleur, sûrement propre à sa consommation parfois excessive de boisson houblonnée selon lui. Ce qui était inquiétant, c'était le comportement du chien. Alors qu'il avait pour habitude d'obéïr fidèlement au mot d'ordre sec et prompt de son maître, il hurlait à la mort des heures durantes, rendant ce que Dranzak trouvait attendrissant à une époque, quand son chien était encore incapable de marcher, complètement inssupportable. Il a jugé qu'il était bon de rentrer car, que l'on soit cartésien ou pas, il arrive toujours que l'on se fie à une foi aveugle, tantôt stupide, tantôt stimulante.

Mais ce jour-ci, Drunzak arrive trop tard. Son oncle et sa tante gisent dans une mare de sang, et Ozzia, sa tendre Ozzia, se tient sans vie à leur côté.


Drunzak, lors de la bataille du village

S'armant de sa fidèle hache Snaga, une hache ayant appartenu à son père, il se lance à la poursuite des ravisseurs. Il marche depuis des jours, exténués. Il est à bout de force, il est seul, et les vivres restants ont été donné à son chien. "Va, Sieben. Va dans le village le plus proche, et cherche de l'aide.".
Allongé, Dranzak réfléchit à la façon dont il retrouvera ses ennemis et de la vie qu'il recommencera, ailleurs. La route sera longue pour cet homme inexpérimenté et sa quète le mènera jusqu'au bout du royaume de Bedragoth. Il fera tomber des empires, il en élevera d'autres. Il combattra Hommes, bêtes et démons.

Car son nom est Drunzak, et voici sa légende.